Ève RUGGIERI : extraits de la soirée Toulouse Atout Cœur 2009, Centre des Congrès Pierre Baudis de Toulouse et extraits de La Dépêche du Midi (2009)
« (…) Elles ont commencé brillamment, elles étaient, ces deux jumelles, élèves au conservatoire, elles ont passé toutes ces étapes (…) où il faut maîtriser la technique, les doigts, et puis mettre l’interprétation, c’est un long parcours. -14 ans- : elles sont reconnues par les excellents musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, c’est le maestro Theodor Guschlbauer qui leur a remis le prix, et deux ans après, elles remportent le très difficile concours Steinway & Sons à Berlin.
Et tout s’ouvre devant elles, et du jour au lendemain, elles ont les deux mains paralysées, et c’est quelque chose qui vous assassine véritablement, c’est-à-dire que d’un seul coup des années de travail, des années d’investissement, des années de passion, d’efforts, de rêves, sont réduits à néant. Et à partir de là, on dit « et bien c’est fini ». Moi j’ai connu beaucoup de chanteurs qui ont eu des problèmes de cordes vocales terribles et qui ont arrêté après des années, en ne s’étant investis que là-dedans.
Et, elles vont recommencer à essayer de survivre. Et ça, c’est unique, je n’ai pas vu d’autres cas comme çà, c’est-à-dire, essayer de remuer les doigtes, d’aller aujourd’hui, on ira jusqu’à ce but en marchant, s’entraider toutes les deux, demain on ira peut-être au troisième et puis peut-être on va pouvoir s’asseoir devant un piano et commencer à remuer les doigts. Et, comme elles sont deux, elles ne sont pas seules dans ce drame. Et franchement, elles m’ont bouleversée, vraiment. (…) »
« La mobilisation de l’association Atout Cœur, après l’explosion de l’usine AZF, m’avait touchée. Cette année, lorsque l’on m’a parlé de deux pianistes sœurs jumelles, stoppées dans le développement de leur carrière à la suite d’une maladie génétique orpheline, j’ai accepté de présenter la soirée. Diane et Audrey Pleynet avaient 16 ans lorsqu’elles ont été privées de l’usage de leurs mains. Grâce à leurs grands-parents maternels, elles ont été soignées dans des hôpitaux spécialisés. Après plusieurs mois de rééducation intensive, elles ont pu à nouveau se servir de leurs mains et recommencer à jouer du piano. Elles seront le 23 avril les invitées d’Atout Cœur. Il faut venir les écouter pour saluer leur courage », explique Ève Ruggieri. ( …) Diane et Audrey Pleynet, qui se sont lancées dans la composition ces dernières années, joueront ce soir-là quelques-unes de leurs créations. Elles ont intitulé l’un de leurs pièces « Bonheur retrouvé « . « Elles sont très touchantes. », dit encore Ève Ruggieri. (…) »